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L'ouvrage de Yves Cochet, précurseur de la collapsologie, examine les origines écologiques, économiques, financières et politiques de l'effondrement imminent de notre civilisation industrielle à l'échelle mondiale. Selon l'auteur, les années 2020-2050 seront la période la plus bouleversante qu'aura jamais connue l'humanité en si peu de temps. Cochet décrit un "scénario central" détaillant les étapes de cet effondrement, comme la réduction drastique de la population mondiale, la ruine des États incapables de gérer les crises, la fin des énergies fossiles et nucléaires, ou encore le passage à une alimentation et une mobilité plus locales et sobres. Au-delà du constat, le livre répond à des questions essentielles : comment se fait-il que les dirigeants aient ignoré cette perspective ? D'où provient cet aveuglement au futur proche ? Y aura-t-il encore une humanité civilisée en 2050 ? Quelles institutions garantiront la cohésion sociale dans ces conditions ?
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Catherine Piraud-Rouet
Cris d’alarme de scientifiques aux quatre coins de la planète, sommets internationaux, marches pour le climat organisées par des jeunes… Tous ces événements aux origines très diverses partagent un constat alarmiste sur l’état du monde, suivi de propositions précises et radicales adressées au pouvoir politique. Mais ces alertes remontent à plus de 40 ans, et sont restées lettre morte, ou presque. La croyance dans le salut est en effet partagée par la quasi-intégralité des groupes politiques, des associations écologiques et des citoyens, sur la base d’une incertitude sur les conséquences politiques d’actions radicales et/ou d’une foi chevillée au corps dans les capacités de l’humanité à rebondir. Le tournant est d’autant plus difficile à amorcer que nos sociétés industrielles sont pétries de doxa productiviste, selon laquelle l’avenir serait une continuation du passé, en mieux, après que la « crise » sera surmontée. Un modèle partagé par les économies tant libérales que socialistes, la nature étant implicitement considérée comme inépuisable et indestructible, et comme un milieu hostile qu’il convient de domestiquer. « Les catastrophistes – dont je suis – ne peuvent pas prétendre à une certitude absolue quant à la survenue de l’effondrement. Ils estiment simplement que, à l’heure actuelle, c’est le scenario le plus probable », déclare Yves Cochet (p.197) L’effondrement proviendra d’une rupture systémique mondiale, à l’issue de laquelle les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, mobilité, sécurité) ne seront plus satisfaits pour une majorité de la population. Avec plusieurs conséquences : déstratification (affaiblissement des différences de classe) ; désegmentation (effacement des différences de genre, ethniques, religieuses, au profit notamment d’une différenciation d’ordre géographique) ; « démobilité » des biens et des personnes du fait de la disparition des modes de transport motorisés ; déspécialisation (diminution du nombre d’emplois différents ou des avantages comparatifs entre territoires, au profit de groupes ou d’individus davantage multifonctionnels) ; décomplexification de la société ; déstructuration, avec l’affaissement des multiples couches d’autorité politique, au profit d’institutions locales plus autonomes. Enfin, dépeuplement, avec des densités de population en chute pour cause de guerres, de famines et d’épidémies.
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