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"Du temps acheté" est un essai publié en 2013 par le sociologue allemand Wolfgang Streeck, dans lequel il analyse en profondeur la crise du capitalisme contemporain. Streeck montre comment les États et les institutions financières ont tenté de repousser l'échéance de cette crise en "achetant du temps", c'est-à -dire en ayant recours à des mesures d'urgence et à l'endettement. Cependant, cette stratégie n'a fait que reporter les problèmes, sans s'attaquer à leurs causes structurelles. L'auteur décrit ainsi les différentes étapes de cette "crise sans cesse ajournée", depuis la fin des Trente Glorieuses jusqu'à la crise financière de 2008. Il met en lumière les contradictions inhérentes au capitalisme contemporain, tiraillé entre les exigences du marché et les attentes des citoyens
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Alexandre Chirat
Streeck considère que les théories néomarxistes de l’école de Francfort, qui diagnostiquaient une crise de légitimation du capitalisme au tournant des années 1970, ont à tort délaissé l’analyse économique. Elles n’ont pas pris en compte trois basculements institutionnels majeurs, à savoir le processus de dérégulation, le renforcement de la société de consommation et la « révolte du capital contre l’économie mixte de l’après-guerre » (p.28). La crise financière, fiscale et de croissance que traversent les pays européens depuis 2008 sont, pour Streeck, un produit de ces mutations institutionnelles de long terme, lesquelles ont engendré le passage d’un État keynésien à un État hayékien. Streeck propose d’étudier la succession des trois modalités de régulation des systèmes économiques occidentaux ayant permis d’ajourner leur crise, à savoir l’inflation, la hausse de l’endettement public, puis la hausse de l’endettement privé. Ce faisant, il analyse les caractéristiques institutionnelles de trois phases qu’il nomme respectivement l’État fiscal, l’État débiteur et l’État de consolidation.
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