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"Une culture du viol à la française" de Valérie Rey-Robert est un essai qui met en lumière la manière dont la France peine à criminaliser les violences sexuelles à cause de l’omniprésence d’une culture du viol au sein de la société, qui rassemble tous les stéréotypes et idées reçues sur le viol. En effet, gouvernement, société civile, médias minimisent les réalités des violences sexuelles en France, pays qui recense pourtant 500 000 agressions sexuelles chaque année. En mettant en avant la galanterie ou les pulsions masculines, le système déculpabilise les violeurs et accable les victimes. Ce livre permet, à l’aide de nombreuses études, de replacer les choses en contexte, et donne des pistes pour effacer cette culture du viol à la française.
book.readingBy
Bettina Zourli
Le viol est un concept fantasmé en France, et la réalité ne correspond pas aux stéréotypes de la population, voilà le point d’ancrage du livre de Valérie Rey-Robert. En effet, au fil des pages, l’autrice démonte les clichés liés au viol : pour beaucoup, le violeur serait un inconnu en train de rôder dans une ruelle sombre le soir, et la victime une jolie jeune femme aguicheuse. Pourtant, 67% des viols ont lieu au domicile de l’agresseur ou de la victime. Publiquement, la France s’insurge face au viol, mais, dans les faits, peu de violeurs sont condamnés : même moins de 1%. Pourquoi ? Parce que la victime est souvent culpabilisée, et parce que la plupart des violeurs ne correspondent pas à l’image stéréotypée véhiculée par la société, ce qui n’aide pas à juger correctement les agresseurs. Le sexisme et le patriarcat sont coupables de cette impunité, car le maintien de la culture du viol suppose que les codes genrés et sa hiérarchie soient maintenus. La police et la justice sont, elles aussi nourries, par les nombreux préjugés sur le viol, comme en témoigne l’histoire et l’affaire de 3 mannequins violées en 2017 : la policière ayant reçu la plainte a simplement répondu qu’au vu de leur métier, il fallait s’y attendre. Les médias sont aussi blâmables : nombreux sont les articles relatant des violences sexuelles à comporter des préjugés. De plus, ils ont plus tendance à mettre en avant les viols rares, les plus spectaculaires, plutôt que les agressions et viols quotidiens, plus représentatifs. Enfin, la France a l’art et la manière de désigner le violeur comme « l’Autre », sans jamais se remettre en question. Les hommes français seraient simplement galants, trop séducteurs, et pourvus d’une sexualité impossible à canaliser. Pourtant, le viol n’a rien à voir avec le sexe… voilà tous les sujets qu’entend aborder et réexaminer l’autrice dans cet ouvrage.
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