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Cet ouvrage, paru pour la première fois en 1899, propose une théorie complète de la classe de loisir en tant qu’institution sociale. Cette classe, que l’on identifie par contraste avec la classe laborieuse, se caractérise par l’exercice de quatre activités qui régissent ses comportements et rythment sa vie : le gouvernement, la guerre, la vie religieuse et les sports. Veblen analyse plus longuement la classe de loisir telle qu’elle se présente à la fin du XIXe siècle, mais elle n’est pas spécifique à cette période et fait même figure de constante dans l’histoire des civilisations.
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Marc-Antoine Authier
Thorstein Veblen constitue une figure singulière dans l’histoire des sciences humaines. En mêlant concepts de la pensée économique et descriptions de la vie quotidienne, réflexions historiques et intuitions sociologiques, son ouvrage majeur, Théorie de la classe de loisir, dérange autant qu’il fascine. Son auteur adopte un discours scientifique sans utiliser aucune donnée et assène des assertions sans prendre la peine de les démontrer. Pourtant, les analyses qu’il développe et les conclusions qu’il en tire nous semblent, encore aujourd’hui, d’une terrible acuité. On en oublierait facilement combien ce livre fut révolutionnaire lorsqu’il fut publié, à la fin du XIXe siècle, tant les raisonnements qu’il propose ont depuis lors largement irrigué les sciences humaines. Que ce soit en matière d’économie, de sociologie ou d’anthropologie, la Théorie de la classe de loisir apparaît comme un ouvrage précurseur et incontournable – quoiqu’il ne réponde à aucun code établi. Il propose une vision complète de l’origine, des caractéristiques et des évolutions de cette institution sociale, en entremêlant descriptions sociologiques et arguments ethnologiques. La classe de loisir s’est toujours construite contre la classe laborieuse. L’émergence d’une classe oisive est historiquement indissociable de la division du travail, qui attribue l’obligation de la besogne aux uns et réserve le luxe de l’exploit aux autres. Cette distinction, dont on retrouve les premières traces au sein des sociétés primitives où les activités de chasse échoyaient aux hommes et les corvées domestiques aux femmes, distingue une classe sociale digne par opposition à une classe indigne. La classe de loisir célèbre son instinct prédateur et cherche à s’accaparer les trophées alors que la classe laborieuse cultive son instinct artisan pour améliorer la gestion des tâches quotidiennes.
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