book.notAvailable
book.availableIn
Publié en 1974, Soumission à l’autorité est l’ouvrage le plus connu, mais aussi le plus controversé de Stanley Milgram. Celui-ci relate et analyse les résultats d’une expérience psychosociologique conduite à l’université de Yale dès 1961 et répétée durant plusieurs années. Cette étude vise à étudier les comportements d’individus placés dans une situation produisant un conflit entre l’obéissance due à une autorité légitime et leur conscience morale. Milgram conçoit ainsi une mise en scène dans laquelle les participants pensent participer à une étude scientifique sur le fonctionnement de la mémoire ; sous l’œil vigilant du « savant », ils doivent administrer à un élève (qui est en réalité un acteur) des punitions par chocs électriques dont la dernière gradation est mortelle. Les résultats obtenus s’avèrent particulièrement inquiétants…
book.readingBy
Valentine Prouvez
Notre éducation nous dispose à considérer que le respect de la loi et l’obéissance à ceux qui ont pour fonction de la faire respecter, comme à toute personne occupant au sein de notre organisation sociale une position d’autorité légitime, constituent des attitudes civiques et vertueuses. Au-delà de notre nature d’être « sociable », appréciant la compagnie d’autres hommes, nous évoluons en effet dans des sociétés normées et hautement organisées dans lesquelles les places et fonctions attribuées à chacun sont précisément définies. La pérennité d’une culture et de ses institutions dépend fondamentalement du fait que chacun de ses membres sache renoncer à ses tendances égoïstes pour en accepter la structure et les règles. Nulle communauté humaine ou animale ne pourrait en effet exister sans cette disposition préalable à l’obéissance. Si la crainte d’être rejeté par nos pairs ou d’avoir à subir un châtiment nous détermine, dès nos années d’enfance, à nous plier aux ordres de ceux qui exercent sur nous une ascendance, nous savons que cet apprentissage se poursuit de façon intensive jusqu’à l’âge dit « de maturité ». Devenus « adultes », nous avons « normalement » intégré la loi en son principe et les notions de « bien » et de « mal » ; la présence de l’autorité n’est alors plus nécessaire : un censeur ou une « petite voix » interne surveille, juge et sanctionne nos pensées et comportements relativement aux « bonnes » valeurs morales que nous avons acquises. Ce représentant de la loi en nous est ce que Sigmund Freud appelle le « surmoi », auquel nous devons la formation de notre conscience morale.
book.moreChapters