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1934. Tandis que la France est empêtrée dans une grave crise économique, Simone Weil, jeune et brillante normalienne, prend congé de l’enseignement et entre en usine, comme les premiers chrétiens allaient au désert. Elle veut comprendre la misère ouvrière. De là naîtra un Journal, des lettres et des articles, dont les pages les plus significatives, éditées après sa mort, forment le présent recueil. C’est un des textes les plus éclairants au sujet de la condition ouvrière. On y trouve une description rigoureuse de la vie à l’usine, une tentative de pénétrer l’essence de l’aliénation ouvrière, et des idées originales pour y remédier. Depuis, on a beaucoup écrit sur le sujet, mais rien d’aussi profond.
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Armand Grabois
Simone Weil attribuait l’échec de la Révolution russe au fait que ses chefs ne comprenaient rien à l’essence de l’aliénation ouvrière, n’ayant jamais travaillé en usine. En toute logique, pour libérer les travailleurs, il fallait donc d’abord comprendre quelle était la nature réelle de leur malheur, et non se contenter d’une doctrine élaborée au milieu du XIXe siècle, dans des conditions on ne peut plus différentes : le marxisme. Dans l’esprit de Simone Weil, pour comprendre la vie d’ouvrier, il fallait la vivre. Et, après avoir compris, il fallait proposer des solutions. Tel est l’ordre de la Condition ouvrière, sinon son plan, qui n’existe pas, puisque l’ouvrage, posthume, est une succession lettres, d’articles et de notes prises au jour le jour, le soir, après l’usine.
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