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L’établissement du suffrage universel arrive de façon précoce en France. Il est le résultat d’une rupture dans la culture politique française à partir de la Révolution. Que signifie cet avènement de la figure de l’individu-électeur dans l’exercice de la souveraineté ? Le pouvoir appartient-t-il réellement au peuple dès lors qu’il peut voter ? L’histoire du suffrage universel et de la naissance du citoyen moderne s’inscrit dans un processus irréversible d’émancipation de l’individu, qui soulève en même temps de nouvelles questions sur la notion d’autonomie et de dépendance.
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Marine Raffini
La question du suffrage universel, c’est-à -dire le droit de vote pour tous les citoyens, est la grande affaire du XIXe siècle. On s’interroge sur l’opportunité politique et la validité philosophique de l’extension à tous du droit de suffrage, tant le principe d’égalité politique qui sous-tend ce suffrage est en rupture complète avec les représentations sociales du siècle précédent. Plus largement, c’est toute une réflexion sur les modes de gouvernement qui s’amorce. L’héritage de la Révolution, qui a vu naître le citoyen moderne, tend vers un universalisme mais se heurte à des difficultés de mise en œuvre. Dans ce contexte où les expériences de régime politique se multiplient, l’avènement du suffrage universel marque une rupture irréversible dans la culture politique française, alors qu’il ne suscite qu’adhésion limitée. Son adoption pose de nouvelles questions sur la souveraineté du peuple et la notion d’individu. En effet, il introduit à la fois une isocratie, forme de gouvernement où tous les citoyens ont le pouvoir politique, et une société dans laquelle l’égalité est la condition principale d’intégration.
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