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Peter Brown

À travers un trou d’aiguille

Reconnu comme l’un des plus grands spécialistes de l’Antiquité tardive, Peter Brown confie d’emblée qu’À travers un trou d’aiguille fut le livre le plus difficile qu’il ait écrit. Cet aveu dit bien l’ampleur et la difficulté de la tâche qui l’occupe (et dont il s’acquitte avec succès) : explorer la place et le rôle attribués par les églises chrétiennes à la richesse durant les derniers siècles de l’Empire romain en Occident.

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Milan Melocco

À travers un trou d’aiguille
À travers un trou d’aiguille

book.chapter Introduction

Porté par une langue claire, pleine d’humour et d’empathie, cet ouvrage ne témoigne pourtant pas moins d’une grande érudition. Malgré la difficulté de rendre compte d’une production scientifique aussi féconde que celle aujourd’hui consacrée à l’Antiquité tardive, Peter Brown parvient à tirer le meilleur parti de ce foisonnement de publications. Ce souci de considérer les avancées les plus récentes de la recherche va de pair avec la prise en compte de l’ensemble des sources disponibles. Sans négliger les sources littéraires les mieux connues, notamment celles d’écrivains chrétiens (Augustin, Ambroise ou Jérome), Peter Brown fait la part belle aux inscriptions, principalement funéraires, comme à l’ensemble des vestiges mis au jour par l’archéologie : traces du bâti, sarcophages, mosaïques, dont le modèle, la matière, l’iconographie et l’emplacement sont autant d’éléments susceptibles de servir l’historien. Cette exploitation minutieuse, tributaire des recherches les plus spécialisées, révèle la grande importance que l’auteur prête au contexte de ces sources et des réalités qu’il évoque : bien qu’il cherche à saisir la société dans sa globalité, Peter Brown affirme aussi qu’« on n’en définira jamais les traits distinctifs d’une façon trop circonstanciée » (p. XVI). En témoigne encore la série de portraits qu’il réserve – et qui constitue de fait une part non négligeable d’un ouvrage pourtant volumineux – à quelques personnages (Symmaque, Augustin, Salvien et d’autres). Cette méthode sert parfaitement les ambitions de l’ouvrage : comprendre le sens et la place de la richesse dans la société romaine et dans les églises chrétiennes de la partie occidentale de l’Empire romain (en gros, l’Europe occidentale bornée à l’est par le Rhin et les Balkans, et l’Afrique du nord jusqu’à la Tunisie, à l’est), de 350 à 550. Le thème de la richesse n’est pas choisi au hasard et répond à un objectif plus large : « utiliser le thème même de la richesse à la manière d’un stéthoscope », car « en se penchant attentivement sur le sujet de la richesse, nous pouvons ausculter l’Empire romain tardif d’Occident dans ses derniers siècles et l’ensemble de l’Europe dans son premier siècle sans empire » (p. XX). Pour Peter Brown, la richesse apparaît donc comme un « outil diagnostic » permettant à l’historien de prendre le pouls des évolutions de la société durant cette période. Période décisive dont il a, de longue date, encouragé à étudier les mutations, les innovations – en somme, l’originalité.

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