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Si nous ne prenons pas la mesure des dommages environnementaux et sociétaux causés par nos modes de vie, nous courons le risque de l’effondrement rapide de notre civilisation. En effet, bercées par la mythologie délétère de la « loi du plus fort », les sociétés les plus prospères ont assis leur développement sur la compétitivité, la prédation et l’accaparement des biens communs. Il est urgent de refonder notre culture et de créer une spirale vertueuse grâce à la réhabilitation de l’entraide et de la solidarité. L’observation du monde vivant constitue en la matière une formidable source d’apprentissage et d’inspiration pour penser qu’une « autre loi de la jungle » est possible.
book.readingBy
Katia Sznicer
Nous avons majoritairement intégré l’idée, théorisée par le philosophe Thomas Hobbes au XVIIe siècle, que « l’homme est un loup pour l’homme », que seule compterait in fine « la loi du plus fort ». Au XIXe siècle, la théorie darwinienne de la sélection naturelle a fortement contribué à diffuser le mythe, aujourd’hui dominant, d’une nature cruelle régie par une implacable loi de la jungle que les élites des nations occidentales se sont malheureusement empressées d’appliquer aux sociétés humaines, poussant à l’extrême le culte de la compétitivité et occultant l’autre moitié structurante et fondamentale du vivant, tissée de liens d’entraide, de solidarité, d’altruisme et d’empathie, pour ainsi dire une « autre loi de la jungle », sans lesquels jamais les mondes végétaux et animaux ni a fortiori les humains n’auraient pu se développer. L’éthologie, l’anthropologie, l’économie, la biologie, la sociologie ou encore les neurosciences sont autant de disciplines qui permettent d’éclairer cette autre loi de la jungle, de songer à un nouvel imaginaire collectif afin de sortir, in extremis, de la spirale infernale de l’égoïsme et de la démesure (la fameuse hubris des Grecs).
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