book.notAvailable
book.availableIn
« Les gars du coin », ce sont les jeunes ouvriers en milieu rural, objet de l’enquête de dix années qui a inspiré cet ouvrage. Depuis les années 1980, la France subit une désindustrialisation progressive dont les effets sur les campagnes sont restés peu connus. La fermeture des grandes usines familiales, combinée à la dérégulation progressive du marché du travail, ont plongé le groupe des ouvriers ruraux dans une crise profonde qui remet en cause tant la stabilité socio-économique des individus que leur rapport à la masculinité.
book.readingBy
Pierre Le Brun
Cet ouvrage livre le résultat de dix années d’enquête dans un village de Bourgogne, que l’auteur choisit de nommer Foulange. Peuplé d’environ 600 habitants, Foulange est en proie à la désindustrialisation. La fermeture de l’usine historique, au début des années 1980, a précipité la crise du groupe ouvrier local, menaçant non seulement la stabilité socioéconomique des ménages, mais aussi l’identité des individus. Les hommes jeunes, les « gars du coin », objet de cette enquête, doivent faire face à une précarité que n’avaient pas connue leurs parents. La disparition de ce qui constituait une classe ouvrière rend nécessaire la réaffirmation d’une forme de collectif par d’autres moyens : le football pour certains, mais aussi des conduites à risque devenues constitutives de l’entre-soi masculin de la jeunesse rurale. Le cas de Foulange vient ainsi démontrer une nouvelle fois que « le monde du travail, en tant qu’univers social qui concentre espoirs, identifications et projections individuelles, est dans nos sociétés occidentales essentiel à la structuration des groupes sociaux (formation, reproduction, déclin, renouvellement) » (p.267). Le matériau particulièrement riche de cette enquête est le résultat d’une véritable immersion ; originaire d’un village voisin, Nicolas Renahy connaît certains de ses enquêtés depuis l’école primaire. Travailleur dans une des usines de Foulange, il devient membre du club de football local et parvient petit à petit à intégrer le groupe qu’il étudie.
book.moreChapters