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"Le Roundup face à ses juges" de Marie-Monique Robin est un ouvrage d'investigation publié en 2017 qui examine les impacts environnementaux et sanitaires de l'herbicide Roundup, produit par la compagnie Monsanto. Malgré les manœuvres de cette firme américaine , les données accablantes s’accumulent sur le Roundup, l’herbicide le plus vendu de la planète, et sur son principe actif : le glyphosate. Désormais utilisé dans la culture des organismes génétiquement modifiés (OGM), le glyphosate provoque cancers, maladies des reins, et malformations congénitales. Il détruit les sols et provoque le développement d’organismes indésirables, avec la bénédiction des agences officielles censées nous protéger. Ses promoteurs peuvent-ils contaminer le monde entier en toute impunité ? Les drames et les dégâts provoqués par le Roundup ont conduit à instruire le procès qui est présenté ici.
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Robert Guégan
Réuni à la Haye les 15 et 16 octobre 2016, le tribunal international Monsanto (TIM) s’est ouvert après deux ans d’une instruction diligentée par quarante étudiants en droit international. L’auteur, marraine du projet, explique dans quelles conditions s’est réuni le TIM, mais son livre est d’abord un compte-rendu des séances présidées par Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme. Séances où se sont exprimés vingt-quatre témoins venant du monde entier. Monsanto a joué la chaise vide. Depuis le début du XXe siècle, signale le texte de présentation du TIM, la multinationale commercialise des « produits hautement toxiques qui ont durablement contaminé l’environnement et rendu malades ou causé la mort de milliers de personnes » : les PCB (biphényls polychlorés), la dioxine, le Lasso (pesticide interdit en Europe), ou le Roundup, principal objet du procès : un herbicide constitué d’adjuvants et d’un principe actif, le glyphosate, dont le brevet est tombé dans le domaine public en 2000 . Comme les débats l’ont fait ressortir, le glyphosate présente plusieurs caractéristiques, qui expliquent ses effets délétères. Le premier brevet sur la molécule (1964) portait sur son pouvoir de chélation. Le glyphosate est un chélateur de métaux, c’est-à -dire qu’il rend solubles le magnésium, le cobalt, etc. C’est ainsi, signale Marie-Monique Robin, que le glyphosate a d’abord été utilisé pour décrasser les chaudières. Le deuxième brevet, déposé par Monsanto (1970), concerne ses propriétés herbicides Il a signé le succès du Roundup. Absorbé par les feuilles des plantes, le produit atteint les racines et bloque toute croissance végétale. Le glyphosate a enfin une fonction antibiotique, objet d’un troisième brevet déposé par la firme américaine (2010). Celle-ci préconisait alors son usage pour des « maladies infectieuses graves ». Le Roundup est aussi une machine à dollars. Monsanto en tirait 45 % de ses revenus quand le glyphosate est tombé dans le domaine public. D’où l’intérêt des OGM « Roundup ready » (RR) : maïs, soja, coton, betterave, luzerne… conçus pour résister au glyphosate. On peut tout asperger d’herbicide : seules les plantes RR sont pousser.
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