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"Après l’État-nation" de Jürgen Habermas est un ouvrage dans lequel le philosophe allemand explore les implications de la mondialisation sur le concept traditionnel de l'État-nation. Habermas analyse comment les processus de globalisation économique, la pluralisation culturelle des sociétés, et les tensions générées par le nationalisme remettent en question la pertinence et l'efficacité de l'État-nation comme cadre principal de la gouvernance démocratique. Il propose l'idée d'une "nouvelle constellation politique" qui transcenderait les frontières nationales pour répondre aux défis posés par la mondialisation. Habermas suggère que la démocratie peut être préservée et renforcée à travers une intégration politique supranationale, notamment en Europe, où les institutions démocratiques pourraient fonctionner à un niveau transnational. L'ouvrage invite à repenser les structures politiques et juridiques pour les adapter à un monde de plus en plus interconnecté.
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Jeanne Bina
Lecteur de Kant, Habermas s’en distingue pour développer l’idée d’un principe de discussion. La morale n’est plus déterminée par les individus mais c’est la « discussion » qui détermine si une règle ou un comportement sont moraux ou non. Comment ce principe de discussion s’incarne-t-il dans l’État-nation ? Le peut-il encore aujourd’hui ? Dans cet ouvrage, Habermas se demande si l’on doit – et si l’on peut – dépasser l’État-nation, car ce modèle ne semble plus satisfaisant, notamment dans le contexte d’une économie ultra-globalisée. Pour répondre à cette question, il présente deux conceptions opposées, le souverainisme et le fédéralisme. Pour les souverainistes, l’État-nation incarne l’adéquation d’un peuple et d’une structure politique. Il est indépassable car lui seul peut garantir la cohésion territoriale et l’identité nationale. Mettre fin à l’État-nation équivaut à vider de son sens la notion de communauté politique. Selon le fédéralisme cher à Kant, au contraire, les États doivent se fondre dans des entités ou communautés plus grandes, voire une seule entité fédératrice. On voit apparaître l’idée d’instaurer un État mondial, fondé sur une conscience cosmopolite. Dans ce cas de figure, les individus se sentent appartenir à l’humanité en général et non à une communauté particulière. Or, selon Habermas, le souverainisme et le fédéralisme ne prennent pas en compte l’évolution majeure de notre temps, la mondialisation, qui impose de repenser philosophiquement la question de l’État-nation. Face à la mondialisation qui constitue une menace pour l’État social et la démocratie, Habermas propose que des instances supranationales soient en charge des fonctions de régulation de l’État. Seule l’Union européenne serait en mesure de proposer et soutenir une communauté politique fédérale. Il considère que le fédéralisme européen est possible, car les pays européens ne se sont pas constitués sur la base d’appartenances ethniques indépassables mais selon un « patriotisme constitutionnel ». Il est dès lors envisageable de transposer l’allégeance communautaire à l’échelle européenne. Son but est donc de fonder une Europe politique. Après avoir constaté la crise de l’État social européen et le déclin de la démocratie face à la mondialisation, Habermas tente de repenser la démocratie dans le cadre post-national, à travers l’Union européenne.
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