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Philosophe et procrastinateur émérite, John Perry livre avec humour, dans ce petit opus, quelques enseignements et réflexions tirés de sa propre expérience de la procrastination, autrement dit l’art de remettre au lendemain. Il développe notamment la notion de « procrastination structurée » à partir de laquelle il devient possible, d’une part, de penser la procrastination comme un trait de caractère à apprivoiser et non comme un défaut, d’autre part, de mettre au point une série de stratégies pour enfin sortir de l’inertie procrastinatrice et de la culpabilisation.
book.readingBy
Katia Sznicer
John Perry confie avoir reçu, à la suite de la publication de cet essai, une multitude de lettres de lecteurs procrastinateurs ravis de lire les confessions d’un éminent professeur de philosophie qui leur ressemblent. Le soulagement venait surtout d’apprendre que la procrastination n’est pas forcément une tare, mais un travers courant de la psychologie humaine. Socrate, Platon et Aristote s’étaient déjà penchés sur ces situations paradoxales dans lesquelles un individu agit contre ce que lui suggère son jugement (l’acrasie) : la procrastination, bel exemple d’acrasie, consiste ainsi à remettre à plus tard ce que la raison nous dicte de faire maintenant. Si l’être humain est, à la différence de l’animal, un être rationnel qui agit pour servir ses intérêts propres, il est aussi mu par des désirs qui échappent à la raison pure. « Il paraît que l’homme est un animal rationnel. J’ai passé ma vie à en chercher la preuve » avait affirmé Bertrand Russell, le célèbre philosophe logicien et mathématicien britannique. Aussi est-il inutile de considérer la procrastination comme un mal à abattre, mieux vaut comprendre ce qu’elle dit de nous et savoir comment l’apprivoiser pour en tirer le meilleur, plutôt que de se culpabiliser, voire de se déprimer.
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