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Depuis la fin des Trente Glorieuses, la France esquive : sa politique économique louvoie entre plans de relance et plans de rigueur. Dans cet ouvrage, Jean-Marc Daniel fait le tableau de 40 ans d’erreurs de politique économique commises par des dirigeants qui méconnaissent la dynamique des cycles et tombent dans la facilité des mesures de relance keynésiennes, avant de se rallier à la « nécessité d’une politique libérale-monétariste » imposée par la construction européenne. Ce jeu d’équilibriste, qui non seulement émousse la capacité de rebond de la croissance, fait perdre à la France de sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires en ne respectant pas ses engagements.
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Benoît Michaud
L’année 1975 marque la fin des Trente Glorieuses : pour la première fois depuis trente ans, les économies développées entrent en récession. Les politiques keynésiennes, qui faisaient consensus durant toute cette période, ne parviennent pas à mettre un terme à la stagflation (la stagnation de la production conjuguée à l’inflation). Dès lors, deux nouvelles approches de politique économique se dessinent dans les années 1970. La première approche, portée par les États-Unis, s’inspire du modèle keynésien, selon lequel la dépense publique permet de soutenir la demande pour atteindre le plein emploi. Le « keynésianisme amendé » fait lui aussi de la lutte contre le chômage son objectif principal, mais prône la baisse des impôts plutôt que la hausse des dépenses publiques pour stimuler la demande. La seconde approche, portée par les Allemands, fait de la lutte contre l’inflation sa priorité. À l’inverse du modèle keynésien, l’approche « libérale-monétariste » refuse de laisser au pouvoir politique les moyens d’influer sur l’inflation pour effacer la dette, et estime que l’inflation d’aujourd’hui n’est que le chômage de demain. Le cœur de la politique « libérale-monétariste » est donc la stabilité monétaire et le refus de déficits budgétaires sur le long terme. Selon Jean-Marc Daniel, depuis les années 1970, la grande majorité des responsables politiques français ne cessent de louvoyer entre ces deux approches. Ce jeu d’équilibriste décrédibilise la France à l’international et affaiblit son économie. Les responsables politiques font mine de refuser de voir la « nécessité libérale-monétariste » imposée par la construction européenne, et tentent vainement de mettre en œuvre des politiques keynésiennes avant de se raviser. Cet ouvrage expose cette incapacité des dirigeants, depuis le mandat de Valéry Giscard d’Estaing jusqu’à celui de François Hollande, à une définir une politique économique cohérente.
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