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James Burnham écrit L’Ère des organisateurs dans le contexte de la crise économique des années trente et du début de la Seconde Guerre mondiale. Ces deux événements révèlent les contradictions du capitalisme et conduisent Burnham à diagnostiquer, à l’instar d’un Schumpeter, sa fin inéluctable. Toutefois il entend démontrer que cette disparition ne conduit aucunement à une transition vers le socialisme. Dans les pays développés, le pouvoir échoit de manière croissante au groupe social en formation des managers.
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Alexandre Chirat
L’Ère des organisateurs appartient à la catégorie singulière des essais en sciences sociales. À partir de réflexions d’ordre économique, sociologique et politique, Burnham propose d’étudier l’évolution globale des sociétés développées, lesquelles traversent depuis la Grande Guerre une période de transition entre deux régimes : le capitalisme, qui avait progressivement émergé depuis le XVIe siècle, et un nouveau régime, qu’il décide de nommer la société managériale (ou directoriale). Il entend étudier cette mutation de manière purement descriptive, en adoptant une méthode comparative. Il décrit les institutions caractéristiques du capitalisme disparaissant et les institutions qui les remplacent progressivement. Le terme d’institution est entendu au sens large. Il désigne des phénomènes économiques, politiques, technologiques ainsi que les idéologies et croyances qui « cimentent » ces sociétés. Eu égard à son objet et à l’esprit qui préside à son étude, le livre s’inscrit donc dans une continuité avec les perspectives de Marx et de Veblen sur les mécanismes de transition économique et de mutation des schèmes culturels. Mais l’attachement considérable de notre auteur à prendre en compte « la lutte pour le pouvoir » dans l’analyse de la dynamique historique, lutte qui aboutit à définir la classe qui dirige la société, témoigne aussi de l’influence des théoriciens machiavéliens des élites, auxquels il consacre un livre deux ans plus tard (The Machiavellians).
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