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Face à la revendication d’un islam primitif, pur et respectueux de son Prophète que portent les tenants actuels d’un sunnisme radical, Jacqueline Chabbi passe le Coran au crible d’une analyse anthropologique. En établissant une distinction entre le moment de la constitution du message islamique et sa réappropriation par les premières structures impériales musulmanes, la chercheuse restaure l’ampleur des cadres sociaux et ethnographiques dans lesquels se déploie la Révélation. L’Arabie du VIIe siècle conditionne l’œuvre prophétique, lui donnant ses codes, son langage et sa cosmologie.
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Antoinette Ferrand
L’apparition de l’islam dans une marge aride du monde oriental de l’Antiquité tardive date souvent l’entrée de l’Arabie dans l’histoire universelle : portés par la Révélation coranique, les premiers musulmans y auraient puisé l’élan nécessaire à la conquête d’une immense partie du monde connu, réalisant du même coup le destin supposé hégémonique du discours de Muhammad. Or, malgré l’ampleur du corpus exégétique coranique, Jacqueline Chabbi déplore le manque de considération des éléments fondamentalement anthropologiques, qui déterminent les conditions de réalisation de l’islam du VIIe siècle. En dissociant l’islam primitif de celui porté par les empires médiévaux de la région, Jacqueline Chabbi réintroduit la singularité d’un enseignement religieux foncièrement local et ralliant avec peine sédentaires et nomades d’une société extrêmement codifiée autour de l’alliance, de la guidance et du don.
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