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Duménil et Lévy reprennent en détail les analyses de Marx sur les classes sociales afin de spécifier les adaptations requises pour comprendre le régime économique contemporain. À leurs yeux, ce régime a connu, au cours du XXe siècle, une transition entre le mode de production capitaliste et un mode de production qu’ils nomment le « managérialisme », au sein duquel les managers, troisième classe aux côtés des capitalistes et des simples travailleurs, représentent la classe sociale dominante en même temps que l’agent principal de « l’avancée de la socialisation ».
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Alexandre Chirat
Depuis l’après-guerre, le managérialisme a connu deux grandes phases. Le compromis social-démocrate a représenté l’alliance entre les managers et les travailleurs tandis que le néolibéralisme représente l’alliance entre les capitalistes et les « top managers ». En étudiant les inégalités de revenus à partir de données statistiques, Duménil et Lévy mettent d’abord en exergue l’existence de deux grandes classes. La classe inférieure représente entre 97 et 99% de la population tandis que la classe supérieure représente entre 1 et 3%. Au sein de cette dernière, les inégalités s’accroissent. Une autre particularité de la classe supérieure contemporaine réside dans la nature des revenus de ses membres. On constate une hausse continue de la part des salaires depuis la crise des années 1930. Alors que les revenus salariaux représentaient 40% des revenus des 5% les plus riches en 1920, ils en représentent en moyenne 78% entre 1983 et 2001. Un quart seulement du revenu des 5% les plus riches provient donc de revenus du capital. C’est cette mutation historique qui conduit Duménil et Lévy à raisonner dans un schéma à trois classes : les détenteurs de hauts revenus du capital, les managers – dont les tops managers sont des salariés appartenant au 1-3% les plus riches – et enfin le reste de la population.
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