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Reprenant, dans une perspective foucaldienne, les travaux des célèbres ornithologues israéliens, Amotz et Avishag Zahavi, Frédéric Keck affirme que la sélection naturelle ne se comprend qu’au prisme des signaux d’alerte que transmettent certains membres d’une espèce, au mépris de leur vie. Tel serait, dans l’espèce humaine, le rôle des artistes. S’agissant des nombreuses pandémies subies par l’humanité depuis quelques décennies, nous devons donc non seulement lutter contre elles, mais encore comprendre le message qu’elles nous adressent quant aux relations que l’humanité entretient avec le règne animal.
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Armand Grabois
Frédéric Keck n’aborde par la crise sanitaire sous un angle médical, ni même du point de vue anthropologique. Approfondissant les vues d’un Jared Diamond sur l’effondrement des sociétés humaines, il remarque (en se fondant sur les recherches d’ornithologues) que l’ensemble du vivant, de la plus infime cellule aux sociétés humaines les plus avancées et les plus complexes, fonctionne de la même façon. Face au risque, représenté par exemple par un virus ou une maladie contagieuse, tout ensemble vivant dispose de sentinelles chargées de détecter la menace et de les retransmettre à ses congénères, sous forme de signaux d’alerte, afin qu’ils adaptent leur comportement. Qu’il s’agisse de la grippe espagnole ou des récentes pandémies, il semblerait que les virus ne soient rien d’autre que des signaux manifestant le dérèglement de notre rapport à la nature. Il faut donc essayer de les comprendre, de les décrypter. En effet : « la contagion virale révèle une justice sociale en train d’émerger que les catégories disponibles échouent à saisir » (p.18). La chose est d’importance car, si nous ne le faisons pas, grand est le risque que l’organisme social, comme le corps des individus, ne surréagisse.
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