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"Les Damnés de la terre" de Frantz Fanon, publié en 1961, est un texte fondamental de la pensée anticoloniale et postcoloniale. Dans cet ouvrage, Fanon analyse les effets psychologiques et sociaux de la colonisation sur les peuples colonisés et sur les colonisateurs eux-mêmes. Il y défend l'idée que la décolonisation est un processus violent, nécessaire pour briser les chaînes de l'oppression et permettre aux peuples colonisés de retrouver leur dignité et leur liberté. Fanon explore les dynamiques de pouvoir, la construction de l'identité et la lutte pour l'émancipation, en mettant en lumière les contradictions et les défis inhérents à la décolonisation. "Les Damnés de la terre" est un appel à la révolte contre l'injustice coloniale et à la solidarité entre les peuples opprimés, offrant une analyse incisive des mécanismes de domination et de résistance.
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Charlotte Watelet
C’est au sujet de la violence que s’est concentrée une partie des critiques faites aux damnés de la terre. Par sa saisie lors de la parution en 1961, puis son interdiction sous le chef d’inculpation d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État, nous prenons d’emblée la mesure des ressources que porte le texte. Derrière la crainte qu’il suscite s’abritent des vérités qui trépignent. Elles parlent certes d’une violence, mais qui doit avant tout être replacée dans un contexte : celui d’un « temps mort », agonie d’une terre et de ses hommes. Or c’est bien cette violence qui caractérise l’entreprise coloniale, dont le venin s’est répandu jusque dans les muscles du colonisé. Cette figure omniprésente du colonisé incarne aussi bien la violence subie que la violence déployée, indispensable à la lutte révolutionnaire ; celle qui permettra de libérer un pays du joug colonial. À cet égard déroutant, Les Damnés de la terre n’est pas un ouvrage construit sur un schéma scientifique classique – problématisation interrogative, résultat analytique, ouverture théorique – mais un texte de conviction, au regard démultiplié. Sa singularité réside dans l’absence de méthode ou plutôt cette pluriméthode qui emprunte à différentes disciplines – philosophie, sociologie, psychologie, anthropologie, histoire, littérature – leurs outils, leurs regards, leurs univers de sens.
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