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Franck Fischbach

Le Sens du social

Le Sens du social analyse la notion complexe de « social », dont le sens dépasse ce qui est relatif à la vie en société. Selon la manière dont sont organisées les sociétés, le social n’obtient pas le même sens (conflictuel, individualiste, coopératif, etc.) et certaines sociétés peuvent être plus « sociales » que d’autres. Défendant un tel sens normatif du social reposant sur la valeur de la coopération et, en ce sens, du travail, Fischbach déploie dans cet ouvrage les enjeux du social au sens fort et livre une critique de la société capitaliste actuelle, désocialisante.

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Mahaut Ritz

Le Sens du social
Le Sens du social

book.chapter Introduction

Cet ouvrage part d’un double constat critique : nos sociétés capitalistes post-fordistes sont en train de perdre le sens du social et il y a urgence à reconstruire celui-ci. Cette perte de sens est directement liée aux structures de l’organisation sociale qui, avec le tournant néolibéral amorcé autour des années 1970-1980, connaît une nouvelle vague de privatisation du social : par exemple, l’essor des nouvelles formes précaires d’emploi segmente le collectif de travail qui s’était relativement établi durant la période d’après-guerre fordiste et les anciens droits collectifs s’individualisent en fonction des nouveaux statuts de l’emploi ; on remarque la tendance à la privatisation des risques (maladie, accident, vieillesse) qui avaient pourtant été socialisés après-guerre à travers l’institution de la Sécurité sociale. Au-delà de ces transformations qui marquent la phase du capitalisme dans laquelle nous vivons, la logique fondamentale du capital prive les travailleurs de l’expression de leur être social, obtenue dans et par le travail. Pourtant, les potentialités de la coopération sont toujours présentes et à même de fonder une société qui vise, contrairement à la société marchande capitaliste, une intensification de la vie sociale comme lieu d’accomplissement et de réalisation des individus. Ceux-là, tout en étant divers, peuvent multiplier des intérêts partagés. Fischbach voit même dans la fin du compromis fordiste – qui avait eu l’avantage de permettre le développement de droits collectifs, mais en acceptant dès le départ que la domination s’exerce sur le travailleur salarié – des chances réelles de libération des travailleurs et, partant, du social. Si le travail s’est assurément précarisé aujourd’hui, il n’accepte plus comme à l’époque fordiste d’être vécu comme une parenthèse durant laquelle il est demandé au travailleur d’oublier qu’il est aussi un individu porteur de droits personnels. Les exigences démocratiques de participation aux décisions et à la codétermination du procès de travail, c’est-à-dire de la manière dont le travail est organisé et exécuté, se trouvent désormais au cœur même du travail, ouvrant une brèche vers un espace démocratique de coopération.

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