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Depuis plus de 70 ans, la Silicon Valley – trois millions d’habitants – est au cœur de la technologie mondiale. Après le hardware, ses entreprises ont investi le software. Forts de leur succès financier, les géants du numérique entendent désormais décider de notre avenir. En se passant des États et de leurs règles démocratiques, c’est-à -dire en imposant leur loi et leur foi : la technologie va tout résoudre. Paradoxalement, de telles conceptions plongent leurs racines dans la contre-culture californienne des années 1960 et 1970. Comment en est-on arrivé là ?
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Robert Guégan
Située en Californie, entre San Francisco et San José, la Silicon Valley accueille 12 000 entreprises high-tech, dont Google, Apple, etc. Depuis son achat au Mexique (1848), c’est une terre de pionniers, marquée par la conquête de l’Ouest et la ruée vers l’or, qui a fait naître l’image du risk taker (preneur de risque). Sans culture, langue ou tradition communes, les chercheurs d’or avaient un même objectif : trouver un filon et faire fortune. Ils prenaient des initiatives en conséquence. La figure de l’entrepreneur numérique renvoie à de tels fondamentaux, signale Fabien Benoit : la volonté de changer le monde, la liberté d’entreprendre, et l’idée que le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins. Cette histoire de frontière à repousser sans cesse n’appartient plus aux seuls Californiens. Google est l’entreprise la plus riche de l’histoire. Le produit intérieur brut californien dépasse le PIB français. En d’autres termes, la Valley s’apparente à une « économie-monde » : elle entraîne la planète et dans son sillage.
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