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C’est dans un contexte de secousses sociales et économiques, à la veille de la crise de 1929, qu’Edward Bernays écrit Propaganda pour exposer sa vision de la démocratie libérale et sa théorie de l’ingénierie sociale : la société est vouée au chaos si l’opinion publique n’est pas sous contrôle. La voix de la propagande – qu’il renomme « relations publiques » – est la seule possible : elle doit infiltrer tous les domaines de la vie du citoyen lambda, en temps de guerre comme en temps de paix, afin que le peuple américain se soumette volontairement, sans violence, aux ambitions des élites industrielles, politiques et intellectuelles de la nation.
book.readingBy
Katia Sznicer
En intitulant son ouvrage Propaganda, Bernays entreprend de réhabiliter un terme connoté péjorativement depuis la Première Guerre mondiale. Le « beau mot ancien » de « propagande » est un terme neutre qui désigne simplement, selon le célèbre dictionnaire de l’époque Funk and Wagnall, une « institution ou un procédé destiné à la propagation d’une doctrine ou d’un système », un « effort systématique visant à obtenir le soutien du grand public pour une opinion ou une ligne d’action » (p. 40). Ainsi, la propagande n’est-elle ni bonne ni mauvaise en soi, tout dépend de la cause qu’elle sert et de l’information qu’elle diffuse. Par ailleurs, la propagande doit trouver son expression moderne et mettre à profit les nouveaux médias afin de s’adresser à l’Amérique entière : si le village représentait jadis la référence territoriale et communautaire du citoyen américain, ce dernier doit désormais nourrir un sentiment d’appartenance à une nation très nombreuse à laquelle les dirigeants doivent pouvoir s’adresser simultanément. Grâce aux méthodes d’ingénierie sociale exposées dans ce livre, Bernays promet que les élites du pays seront outillées pour comprendre les mécanismes de contrôle de l’opinion publique et, en conséquence, rallier les foules à leurs idées, asseoir leurs pouvoirs, accroître la demande et s’enrichir plus que jamais.
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