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"Conduites à risque" de David Le Breton est un ouvrage qui explore les motivations et les significations des comportements à risque, notamment chez les jeunes. L'auteur, sociologue spécialisé dans l'anthropologie du corps, analyse ces conduites comme des "jeux symboliques avec la mort" permettant paradoxalement d'accéder à une "intensité de vivre". Le Breton s'intéresse aux différentes formes de risque extrême, des pratiques sportives aux rites de passage, en montrant comment elles répondent à un besoin de sens et de reconnaissance sociale chez les individus. Son approche anthropologique met en lumière les dimensions psychologiques, culturelles et sociologiques qui sous-tendent ces comportements.
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Clara Boutet
Dans nos sociétés, les domaines de la vie sociale concernés par le risque sont multiples. Parmi les plus touchés, on peut citer l’environnement, la santé et la technologie. Pour aborder la notion de risque d’un point de vue socio-anthropologique, David Le Breton propose un retour sur l’évolution de la notion dans le champ des sciences sociales, allant du risque global qui touche des populations entières à la prise de risque individuelle qui consiste à mettre sa vie en jeu, au propre comme au figuré. En matière de risque, tout est d’abord affaire de représentations. « Le glissement de sens du terme “risque” passant de la référence à une probabilité à celle d’une menace ou d’un danger est le symptôme d’une société hantée par la sécurité, mais simultanément lucide sur l’étendue des menaces » (p. 10). Ici, le risque est pris dans son acception individuelle d’activité poussant à la limite, tel le sport extrême qui engage une « quête d’intensité » et qui semble venir interroger une symbolique de la mort, pour vérifier la valeur de l’existence. Mais comment notre rapport au risque s’incarne-t-il à travers cette confrontation au danger ? Que cela traduit-il de notre rapport à l’existence ? L’étude porte particulièrement sur les conduites à risque des jeunes, à travers l’alcoolisation, la toxicomanie, les fugues, les tentatives de suicide, les troubles alimentaires, la délinquance, les sectes, ou encore la vitesse sur la route, qui constituent des sortes de « prothèses identitaires » (p. 120). Cet ouvrage d’anthropologie des risques se veut aussi un préambule à une anthropologie des limites.
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