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Ben Horowitz

Hard things

La vie d’une start-up n’est pas un long fleuve tranquille. Elle doit affronter les problèmes de toute entreprise, maîtriser un changement d’échelle explosif, et surclasser une concurrence vite mondialisée. Aucune formation ne prépare à la diriger. À travers son parcours, et quelques exemples puisés chez d’autres patrons de la Valley, Ben Horowitz explique comment il est devenu dirigeant, « en temps de paix, comme en temps de guerre ». De son expérience à la fois valorisante et douloureuse, il dégage des suggestions concrètes et donne une série de conseils utiles à destination des créateurs d’entreprise high-tech.

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Robert Guégan

Hard things
Hard things

book.chapter Introduction

Ben Horowitz a travaillé chez NetLabs, puis chez Netscape du temps de Mosaic : l’un des premiers navigateurs du Web, inventé par Marc Andreessen. Le premier fut embauché par le second, qui avait alors 22 ans. La concurrence s’appelait alors Microsoft. En 1999, pressentant le développement de l’informatique en nuage – le nom restera – Horowitz co-créait Loudcloud, et levait très vite plusieurs millions de dollars. La société avait moins de dix salariés, mais trente nouveaux la rejoignaient chaque mois, dont « les meilleurs éléments de la Silicon Valley ». C’est alors qu’éclata la « bulle Internet » : en mars 2000, les valeurs technologiques s’effondrèrent à la bourse. Une chute de 80 % qui fit qualifier les « dot.coms » de « dot.bombs ». Suivirent les attentats de 2001. Comment survivre alors qu’une entreprise comme Exodus, valorisée à 50 milliards de dollars, déposait son bilan ? Dans « l’hiver nucléaire que vivait le secteur high-tech », l’auteur détaille son « opération survie » qui aboutit à la cession de Loudcloud à EDS en échange de 63,5 millions de dollars et d’un contrat de licence avec Opsware, nouvelle société exploitant l’application au cœur de l’activité de Loudcloud au prix du licenciement de 140 employés. Lâchée par son premier client (90 % de son CA), Opsware se consacra au développement logiciel. Ce qui aboutit finalement à son rachat par HP, au moment où l’entreprise dominait son secteur, mais au moment aussi où la virtualisation annonçait un bouleversement dans la gestion des serveurs. Ce parcours entrepreneurial, qui a débuté avant Facebook et Twitter., constitue à la fois l’intérêt du témoignage de l’auteur, mais aussi sa spécificité. Il porte sur des entreprises de services bien particulières : elles s’attachent des collaborateurs avec un très haut niveau de compétence, si possible les meilleurs de leur domaine, qu’il s’agisse d’ingénierie ou de marketing. Elles sont très vite plongées dans une concurrence planétaire, en lien avec un marché exigeant. Au-delà du contexte américain (mode de financement, clause « CA », etc.), ce sont des sociétés de service, engagées dans une course contre la montre. Et, comme le souligne Horowitz, la différence entre la médiocrité et la magie y « tient souvent à l’écart entre le fait de laisser les gens exprimer leur créativité, quitte à prendre des risques, et la tentation de les rendre responsables de manière trop stricte » (p. 241).

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