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Dans ce livre, devenu un classique, A.F. Chalmers condense les principaux débats et travaux menés en épistémologie des sciences tout au long du XXe siècle. L’auteur pousse dans leurs ultimes retranchements les développements les plus récents des modernes théories de la connaissance, à travers quatre figures majeures de l’histoire des sciences – Karl Popper, Imre Lakatos, Thomas Kuhn et Paul Feyerabend – qu’il expose et critique dans le même temps, et parfois même compare entre eux. De fait, ces théories sont conçues comme des outils qui parviennent à parler du monde avec un certain degré d’efficacité.
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Sandrine Schiano
Qu’il s’agisse de l’école française ou de l’approche anglo-saxonne, la philosophie des sciences dont parle Chalmers s’est principalement intéressée aux conditions conférant une légitimité scientifique à des énoncés dans lesquels se matérialise la connaissance. Comment s’ordonne une démarche productrice de connaissances ? Les déduisons-nous directement de l’expérience, ou bien la précèdent-elles ? Quels sont les rapports entre théorie, observation et expérience (falsificationisme) ? Comment passe-t-on des énoncés singuliers résultant de l’observation aux énoncés universels constitutifs d’un savoir scientifique (inductivisme) ? Comment formuler des descriptions vraies de ce qu’est réellement le monde (réalisme) ? Comment juger des composantes théoriques de la science en termes d’utilité et d’instruments (instrumentalisme) ? Souvenons-nous de la méthode appropriée définie par Claude Bernard dans son Introduction à la médecine expérimentale en 1865, qui pariait pour l’expérience plutôt que l’hypothèse comme critère de démarcation : la méthode doit assurer la conformité de la science aux faits. La question est devenue centrale pour cette discipline qui a pris pour nom « épistémologie des sciences » et a été reprise et amplifiée à partir de Karl Popper et sa Logik der Forschung (1934). Poussons encore plus loin le débat, avec Chalmers, en cherchant à situer la ligne de démarcation entre une théorie scientifique et une théorie qui ne l’est pas, entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. La science explique-t-elle quelque chose ? Que nous décrit-elle ? On a tendance spontanément à associer science et vérité. Mais sous quelles conditions sait-on scientifiquement quelque chose ?
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