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Alain Froment et Hervé Guy (dir.)

Archéologie de la santé, anthropologie du soin

La santé, et son corollaire le soin, se tiennent au cœur des préoccupations humaines. Le soin implique le souci de l’autre et traduit, sur le plan collectif, des logiques sociales d’inclusion et d’exclusion. Cet ouvrage propose une analyse pluridisciplinaire de la relation maladies-sociétés au cœur de laquelle se tient la pratique du soin. L’approche archéo-anthropologique domine et révèle la manière dont les groupes humains ont appréhendé la maladie, le handicap, le soin et la préservation de la santé à travers les âges et sous différentes latitudes.

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Clara Boutet

Archéologie de la santé, anthropologie du soin
Archéologie de la santé, anthropologie du soin

book.chapter Introduction

Dans toutes les organisations sociales connues, les pratiques de soin et de préservation de la santé ont toujours représenté une préoccupation majeure. Loin de ce qui pourrait relever d’un catalogue de paléopathologie, l’intérêt de l’ouvrage porte sur les pratiques altruistes, à travers le souci de l’autre, le soin, l’empathie et la compassion. Dans leur assemblage, les différentes contributions étudient la façon dont la maladie est signifiée et celle dont les soins sont prodigués en vue d’établir une archéo-sociologie de l’empathie : l’ouvrage explore les techniques qui permettent de faire parler les traces afin de comprendre comment la solidarité s’organisait dans les sociétés du passé. L’étude des squelettes nous éclaire sur la vie des individus et l’évolution d’une société. Ainsi l’archéo-anthropologie s’intéresse-t-elle aux pratiques funéraires, révélatrices des gestes et coutumes du passé. Dans les deux dernières décennies du XXe siècle, on assiste à l’essor de l’archéologie funéraire. L’archéo-thanatologie permet de lier l’anthropologie biologique à l’anthropologie culturelle et sociale, qui s’inscrit en complément de l’étude des offrandes et de l’étude des restes humains. Les contributions convergent vers une préoccupation commune quant aux pratiques sociales qui consistent à se protéger des atteintes physiques et biologiques que forme la maladie. Comment les sociétés s’organisent-elles pour « guérir parfois, soulager souvent », selon le célèbre adage ? Comment un groupe humain met-il en place une politique de santé et de soin ? La santé et sa gestion sont des produits culturels : une même pathologie ne donne pas la même maladie, ni donc le même malade, selon la société, le territoire, l’époque. Les auteurs donnent à voir la diversité des pratiques car à chaque mal répond un remède déterminé par le contexte socio-culturel dans lequel il apparaît, contexte qui influence aussi les façons d’être malade… C’est d’abord une affaire de représentations. Ainsi, l’organisation sociale que recèle le terme de « santé » met au jour des pathologies, mais apparaît aussi comme un révélateur du souci de l’autre. Au-delà de l’acte médical, prendre soin renvoie à l’ensemble des gestes qui entourent une personne pour son bien-être.

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